En Belgique

Publié le 19 Août 2012

Petite compilation d'articles.

Ce sont plus de 10 000 anomalies qui ont été découvertes sur la cuve du réacteur numéro 3 de la centrale de Doel, en Flandre, lors de contrôles ultrasons effectués en juillet. Du jamais vu, selon un expert qui participait à la réunion.

Pour éviter tout accident, le groupe Electrable a donc décidé de prolonger la fermeture de ce réacteur jusqu’à la fin septembre. Une approche différente de celle adoptée par la France. Des microfissures ont en effet été découvertes sur certains réacteurs français, et pourtant ces réacteurs sont toujours en fonction selon Greenpeace Belgique.

Une décision que dénonce Arnaud Colignon, responsable énergie de l’ONG : « il y a de nombreuses fissures qui ont été observées sur les réacteurs français mais le régulateur a décidé de ne pas les fermer. Donc on se pose la question : pourquoi une régulateur en France décidé de laisser les réacteurs ouverts alors qu’en Belgique il décide de les fermer. Encore une fois, on demande une homogénéisation des réglementations internationales dans ce cas

Greenpeace a analysé les mesures existantes en tenant compte, entre autres, des données météorologiques susceptibles d'influencer l'impact d'un accident nucléaire d'une certaine ampleur (direction des vents, pluviosité etc). D'après l’organisation, plusieurs lacunes sont présentes dans le plan national d'urgence nucléaire. L'organisation dénonce notamment le fait que les mesures actuelles ne tiennent pas compte de l'ensemble des installations nucléaires qui se trouvent à proximité de nos frontières, comme par exemple la centrale de Gravelines en France.

En outre, le plan d'urgence prévoit la distribution de tablettes d'iode pour la population dans un rayon de 20 km autour des centrales nucléaires alors que la zone potentiellement contaminée serait beaucoup plus grande, d'après Greenpeace.

De nombreuses mesures envisagées dans le plan d'urgence nécessitent également une préparation approfondie. La formation appropriée des personnes ressources est actuellement insuffisante, a expliqué le responsable de la campagne "Nucléaire" de Greenpeace, Eloi Glorieux.

Par ailleurs, l'organisation s'est étonnée de la décision prise en Belgique en ce qui concerne les stress tests pour les centrales nucléaires. Greenpeace craint que les autorités cherchent à amadouer la population et à démontrer que les centrales belges sont au-dessus de tout soupçon alors qu'elles ne peuvent intrinsèquement pas être sûres à 100%.

"Le risque d'une catastrophe nucléaire en Belgique est très faible mais les conséquences pourraient être extrêmement graves", a conclu Eloi Glorieux. Greenpeace demande donc au gouvernement de respecter la loi sur la sortie du nucléaire.

Les lacunes repérées dans le plan national d'urgence nucléaire belge sont répertoriées dans un dossier de Greenpeace intitulé : « Plan national d'urgence nucléaire belge, un emplâtre sur une jambe de bois ».

L'Agence de contrôle nucléaire belge (AFCN) a annoncé mardi dernier la mise à l'arrêt du réacteur numéro 3 de la centrale de Doel, située près d'Anvers et exploitée par Electrabel, une filiale du groupe GDF-Suez, à la suite de la découverte de «potentielles fissures» sur sa cuve. Le même défaut pourrait affecter 21 autres cuves à travers le monde, toutes fabriquées par le groupe néerlandais Rotterdamsche Droogdok Maatschappij, qui a depuis cessé ses activités, mais dont aucune n'est utilisée dans les centrales nucléaires françaises.

Quels enseignements tirer de la situation belge ?

Dans un avis diffusé en 2010, l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) avait estimé qu'à la visite décennale des 30 ans + 5 ans, le risque de «rupture brutale» n'était pas exclu pour les cuves des réacteurs de Dampierre 4, Cruas 1, Cruas 2, Saint-Laurent B1 et Chinon B2 «en cas de situations incidentelles ou accidentelles», souligne Denis Baupin dans sa question écrite. L'IRSN avait alors recommandé que l'EDF prenne les dispositions pour restaurer les marges à l'égard du risque de rupture.

Sur son site internet, l'Autorité de Surêté Nucléaire (ASN) fait état de 33 défauts sous revêtement constatés sur 9 cuves du parc français et qui sont controlés régulièrement pour s'assurer de leur absence d'évolution. «Malgré ces constats, EDF continue d'estimer officiellement possible de prolonger la durée de vie de ses centrales à 50, voire 60 ans», ajoute Denis Baupin avant d'interroger la ministre «sur les enseignements qu'elle entend tirer de la situation belge pour renforcer la sûreté nucléaire française et garantir qu'elle ne puisse être mise en péril au nom de la recherche d'économies et de profits futurs par l'exploitant».

© 2012 AFP

Rédigé par Revue de Presse

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